QUAND REVIENDRA L'OISEAU-NUAGE | Bernard VILLARET

Les citations sont tirées de cette édition.

Au début des années 80, la SF s’ouvre à l’écologie et à la critique sociale et politique.

Ce roman traite un sujet rare : le rapport homme/animal. L’homme est décrit comme un être sanguinaire et esclavagiste qui a martyrisé ses cousins, les animaux, en particulier les mammifères. Pour cela, il est puni par des extraterrestres plus évolués que lui. Ceux-ci pratiquent la transformation génétique : ils modifient ainsi les animaux et en font des quasi humains, bipèdes, doués de parole, organisés en communautés et insensibles à la violence.

Dans cet EDEN retrouvé, les hommes – devenus très peu nombreux à la suite des guerres nucléaires qui les ont opposés – survivent dans des réserves, sous le contrôle des animaux.

Ils vivent un nouveau Moyen-Age, agrémenté de quelques acquis techniques sauvegardés (électricité par exemple). Il faut noter que les animaux trans-génétiques sont des mammifères ; les oiseaux, poissons, insectes restent exploités. La civilisation humaine est déliquescente et schizophrénique.

        « Votre « croissance continue », votre « société de consommation et de gaspillage », vos villes tentaculaires, ainsi que la contraception et l’avortement officialisés offraient les données d’une culture à l’agonie qui se débat dans ses contradictions. (p 142-143)

Elle a oublié qu’elle faisait partie d’un ensemble biologique, car l’homme est un élément de l’équilibre des forces de la Nature.

« Aucun animal, même l’Homme, n’a le droit de se déclarer le maître du monde» (p 143)

Les « visiteurs » de l’au-delà font la leçon aux hommes, ils leur infligent la sanction écologiste suprême, les ravaler au statut de sous-espèces.

Mais à l’époque de l’écriture de ce roman, l’écologie est moins sombre qu’aujourd’hui. Les animaux retrouvent leur statut animal (« leurs instincts ») et l’homme ses privilèges.

Plus évolué (il bat les extra-terrestres au jeu d’échec!), il mérite une nouvelle chance. Il la trouvera sur une autre planète, où ne vivent que des poissons, et sur laquelle il pourra être pleinement un homme, sans avoir à se nourrir de chair issue de mammifères.

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