1 | Les mondes totalitaires : les « classiques »

Sans ignorer les textes précurseurs tels « Les voyages de Gulliver » de Jonathan Swift, ou les œuvres de Cyrano de Bergerac, les romans de H.G. Wells ou encore « Le talon de fer » et « La peste écarlate » de Jack London, il est courant de faire commencer la Dystopie moderne avec les grands totalitarismes du XXème siècle. 

C’est pourquoi le roman d’Eugène Zamiatine, « Nous Autres« , est invoqué comme ancêtre du genre et initiateur des chefs d’œuvres qui suivront et avant tout « 1984 » de George Orwell. 
Zamiatine a perçu dès le début les perversions du système soviétique puisque son œuvre date de 1920. La « dystopie stalinienne » constitue presque un corpus en soi. On en trouve des éléments jusque dans des ouvrages récents même si l’accomplissement du thème réside pour toujours dans le roman iconique de G. Orwell.
Parallèlement, le troisième pilier de la célèbre trilogie (Zamiatine-Huxley-Orwell) inaugure un autre domaine, resté plus actuel, celui du « bonheur obligatoire ». Alors que les mirages de l’utopie communiste se sont dissipés (même si la Chine tente de « jouer les prolongations » ), « Le meilleur des mondes » d’Aldous Huxley annonce les protocoles de contrôle stricte exercé sur leurs populations par les nouveaux états, même réputés démocratiques.

Quelques autres « classiques » complètent cette critique des mondes totalitaires, en particulier « Fahrenheit 451 » de Ray Bradbury, témoignage fort de la lutte nécessaire contre tous les obscurantismes.

Livres chroniqués dans cette rubrique thématique

Par ordre de publication

FAHRENHEIT 451 | Ray BRADBURY

Grand classique de la Dystopie, l’œuvre de Ray BRADBURY est citée dans toutes les analyses des sous-genres littéraires proches de l'Anticipation et de la Science-Fiction. Elle a pourtant aussi sa place dans la littérature générale américaine.

Lire

NOUS | Evgueni ZAMIATINE

Ce texte difficile, long poème en prose parfois proche du surréalisme, inspirera Huxley et son «Meilleur des mondes», Orwell et «1984», Boye et «Kallocaïne», Ira Levin et son «Bonheur insoutenable», Ann Rand et son court récit «Hymne». Plus largement, d’auteur...

Lire

LE MEILLEUR DES MONDES | Aldous HUXLEY

Marquée par la crise de 1929, l’œuvre stigmatise les tendances modernes à la mécanisation (Fordisme), à l'uniformisation, au psychologisme imposé et au traitement systématique des névroses (Freud), à la surconsommation enfin. Eugénisme et hygiénisme imposent une solution radicale aux maux...

Lire

1984 | George ORWELL

L’œuvre de George ORWELL, de son vrai nom Eric Arthur BLAIR, est LE roman dystopique par excellence. Emblématique d'un courant littéraire, « 1984 » constitue le fondement de la critique métaphorique des régimes policiers et totalitaires, des sociétés de contrôle...

Lire

KALLOCAÏNE | Karin BOYE

Le roman de Karin BOYE, poétesse et romancière suédoise reconnue et célébrée dans son pays, est classé parmi les quatre dystopies fondatrices du genre (après Nous autres de Zamiatine, 1920, Le meilleur des mondes de A. Huxley, 1932, mais avant...

Lire